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QUI
SUIS-JE ?
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AGENDA
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COUP
DE COEUR
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Personnages masculins : Gontran, le reflet, Gus, Apollon, Mars, Zeus, Le reflet stagiaire,
Personnages féminins : Mathilde, Vénus, Athéna.
Personnage neutre : Le psy.
Il pourrait être intéressant que Mathilde et Athéna soient jouées par la même comédienne.
Scène 1 Gontran, le Reflet. GONTRAN : Miroir, mon beau miroir, suis-je toujours le plus … le plus quoi d’ailleurs ? Ai-je déjà été le plus quelque chose ? Nécessairement oui. Sinon, comment expliquer que je sois le centre du monde ?
(Le Reflet lui fait une grimace)
Ce n’est pas une réponse.
Tu me diras, suis-je vraiment le centre du monde ?
La terre n’est plus au centre du monde, le soleil n’est plus au centre du monde. Le monde n’est plus au centre du monde. Alors, pourquoi moi ?
Parce que c’est l’évidence même. Je regarde de ce côté, puis je regarde de ce côté, et que vois-je ? Le monde. Il est tout autour de moi. Donc je suis au centre.
(Le Reflet sort du miroir)
Où vas-tu encore ?
REFLET : Je me dégourdis les jambes. Je réfléchis mieux en marchant. (pause) Tout le monde peut dire comme toi.
GONTRAN : Ils n’ont qu’à le dire, je ne les en empêche pas.
REFLET : Tout le monde peut être le centre du monde, donc.
GONTRAN: Et alors ? Ca ne m’embête pas. Du moment que moi aussi.
REFLET : Tu veux une réponse sincère ?
GONTRAN:Quand on pose une question, en principe…
REFLET : Alors : non ! Tu n’es pas le centre du monde.
GONTRAN: Mais pourquoi ? Pourquoi ?
REFLET : Parce que c’est moi.
GONTRAN : Menteur !
(Mathilde rentre. Le reflet retourne dans le miroir).
Scène 2 Gontran -Mathilde :
MATHILDE : Je suis fatiguée.
Qu’est-ce que tu faisais ? Tu ne faisais rien n’est-ce pas ? Rien n’a été fait. Tu as mangé à midi et tout est là. Rien n’est débarrassé. La vaisselle encore moins. Le linge est là par terre. Qu’est-ce que tu as fait de ta journée ? Je me le demande. Rien. Le vide. Rien du tout. Réponds. Tu ne dis rien. Tu ne peux pas répondre ?
GONTRAN : Il n’y a rien à répondre puisque tu sais tout.
MATHILDE : Alors explique-moi ! Qu’as-tu fait ?
GONTRAN : Je n’ai rien fait, voilà. J’ai créé toute la journée. J’ai eu des idées. Du moins j’en ai cherché. J’ai essayé d’en chercher. J’ai essayé d’essayer. J’ai essayé de ne pas rien faire. Je n’ai rien fait. Voilà ma journée.
MATHILDE : Tu pouvais bien prendre une demi-heure pour ranger, faire quelque chose. Je ne sais pas ce que tu fais, ce que tu es. On ne sait jamais ce que tu penses. Quelle image dois-tu donner à ton fils ?
Scène 3 Gontran, Gustave.
GUSTAVE : Papa, je voudrais un grand frère.
GONTRAN : Ca n’est pas possible Gustave. Même si maman et moi commencions à le fabriquer maintenant, il naîtrait dans neuf mois et il serait beaucoup plus petit que toi.
GUSTAVE : Alors je veux un petit frère.
GONTRAN : J’en parlerai avec ta mère.
Scène 4 Gontran, Mathilde.
GONTRAN: Comment se fait-il que notre fils soit interprété par un comédien adulte ?
MATHILDE : Ce n’est pas facile de travailler avec des comédiens enfants. Il faut des autorisations spéciales, et ils ne sont pas toujours bons.
GONTRAN: Est-ce crédible ?
MATHILDE: Moi j’y crois.
Scène 5 Gontran, Gustave.
GUSTAVE : Papa, je voudrais un costume de superman.
GONTRAN : J’en parlerai avec ta mère.
Scène 6 Gontran, Mathilde
MATHILDE : Tu passes ton temps à jouer.
GONTRAN: Je cesserai de jouer lorsque la vie sera aussi intéressante que les jeux.
MATHILDE : Tu ne pourrais pas écrire de temps en temps ? Faire ton métier ?
GONTRAN : Qui a dit que j’étais un auteur ?
MATHILDE : Toi.
GONTRAN: Ce n’est pas vrai. Je ne suis pas « un auteur ». Je suis Gontran Fergus. C’est ça que je suis. Et Gontran Fergus, c’est plein de choses très compliquées. Et parfois il écrit.
MATHILDE : Et pourquoi pas en ce moment ?
GONTRAN : Je n’ai pas de stylo.
MATHILDE : Tu ne peux pas descendre à la librairie en acheter un ?
GONTRAN : Bien sûr que si je le peux. Je peux même faire des choses bien plus difficiles, mais tu m’avais dit que tu en ramènerais de ton travail.
MATHILDE : Il faut toujours que tu comptes sur moi.
GONTRAN : Non et non ! Si tu ne m’avais pas dit que tu en ramènerais, j’en aurais acheté. Mais comme tu t’es proposée de le faire, j’ai attendu.
MATHILDE : C’était quand ?
GONTRAN : Il y a longtemps.
MATHILDE : Tu es resté tout ce temps à attendre le jour où je ramènerais un stylo ?
GONTRAN: Oui.
MATHILDE: C’est incroyable ! Tu me prends vraiment pour ta mère.
GONTRAN: Pas du tout !
(Mathilde sort catastrophée)
Scène 7 Gontran, le Reflet
GONTRAN: Je perds mes cheveux paraît-il. Tourne-toi que je voie ce que ça fait.
REFLET: Non, non, non, je ne me tournerai pas.
GONTRAN : Impossible de savoir quoi que ce soit avec toi. Tu ne peux pas arrêter de me regarder ?
REFLET : Et toi ?
GONTRAN : Moi, c’est normal. Je suis le regardant et toi tu es le regardé. C’est ta fonction d’être regardé. Pas de regarder. Regarde en l’air.
REFLET : Après toi.
GONTRAN : Il y a une mouche au plafond.
REFLET: Elle a le droit.
GONTRAN : Mais enfin ! Je ne saurai donc jamais comment les gens me voient ?
REFLET : Ils te voient comme ça.
GONTRAN : Ridicule ! Je ne suis pas un vieillard.
REFLET : Alors ils te voient comme ça.
GONTRAN : Absurde.
REFLET: Comme ça !
GONTRAN : Tu te moques !
REFLET : Ils ne te voient pas. Car ils ne sont pas là. Il n’y a personne.
GONTRAN : Des fois, il y a quelqu’un.
REFLET: Pas souvent.
GONTRAN: Pourquoi ?
REFLET : Parce qu’ils ne t’aiment pas.
GONTRAN : Tu crois ? Pourquoi ?
REFLET: Parce qu’ils te voient comme ça.
GONTRAN : Impossible !
REFLET: Et comme ça.
GONTRAN : Pas moyen de savoir avec toi.
Scène 8 Le psy ; Gontran
GONTRAN :Je n’arrive pas à y croire. Au fond, je n’arrive jamais à croire que c’est en train de m’arriver. Que je suis vraiment, moi, en train de faire l’amour. Forcément quelque chose n’est pas vrai là-dedans. Je fais semblant. C’est pour un film. Ou c’est comme dans un film. Mes fantasmes sont en fait ceux que j’aimerais avoir, ceux qui coïncident le mieux avec l’image que j’ai de moi-même. Au fond, je ne sais pas quels sont les miens. Je ne sais pas quel genre d’acte provoquerait le plaisir qui me ferait sauter la tête.
PSY: Vous voudriez vous faire sauter la tête ?
GONTRAN : Peut-être pas au sens propre… Pas me suicider. Je n’ai jamais envisagé d’abandonner un jeu en cours de partie. Mais j’aimerais bien me débarrasser de ma tête , oui . Elle fait obstacle entre les choses et moi. Je n’aimerais pas être rivé aux choses, sans possibilité de recul ; mais j’aimerais pouvoir l’être de temps à autre. J’aimerais pouvoir être bête finalement. Non pas que je me trouve tellement intelligent. J’en connais de plus intelligents que moi qui savent être bêtes quand il faut. C’est une forme d’intelligence finalement que de savoir ne plus l’être. Elle me fait défaut. Une certaine bêtise que j’ai m’oblige à être intelligent en toutes circonstances.
Scène 9 Gontran, Mathilde
GONTRAN : on joue à « ni oui, ni non ? »
MATHILDE : Non.
GONTRAN : Perdu !
MATHILDE : Je n’ai pas perdu puisque je ne joue pas.
GONTRAN: Tu ne joues pas ?
MATHILDE : Non.
GONTRAN : Encore perdu.
MATHILDE: C’est tout à fait toi : tu n’entends pas le désir des autres. Aucun respect pour les autres.
GONTRAN : Moi je ne respecte pas les autres ?
MATHILDE : Non.
GONTRAN: Perdu !
MATHILDE : Pauvre con ! Et dire que ça se croit intelligent.
(Elle sort furieuse)
Scène 10 Reflet, Gontran :
GONTRAN : J’ai mal à la gorge.
REFLET: Fais un gargarisme (lui tend un flacon)
GONTRAN : Qu’est-ce que c’est ?
REFLET : Des mots.
GONTRAN : (il s’en sert une rasade) Auteur… Auteur… je suis un Auteur… (il recrache)
REFLET : Ca va mieux ?
GONTRAN : Un peu.
REFLET: Continue.
GONTRAN : Artiste… Grand artiste… Je suis un Grand Artiste… (il recrache)
REFLET : Alors ?
GONTRAN : Ca fait du bien, mais ça n’est pas encore ça. Je recommence. Génie… Je suis un génie… un génie…
REFLET : Et cette fois ?
GONTRAN :Je sens une nette amélioration. Très nette, mais… Bon ! Persévérons ! (il recommence) Pauv’type… Je suis … (il recrache) Il est périmé ton produit !
REFLET: Mais non !
Scène 11 Gontran, Gus
GUS : Papa, Superman, il habite en France ?
GONTRAN : Non, en Amérique. Enfin, dans l’histoire. En réalité, il n’existe pas.
GUS : Qu’est-ce que ça veut dire « existe » ?
GONTRAN : Exister ? C’est quand on peut toucher. Comme toi, comme cette chaise.
GUS : Et une piscine ?
GONTRAN : Oui, une piscine existe bien sûr. On peut la toucher.
GUS: Mais je n’arrive pas à attraper l’eau.
GONTRAN : Je vois. Mais… si, quand même, tu peux la prendre dans le creux de tes main. Il y a bien quelque chose dans tes main : de l’eau. Quand ça n’existe pas, il n’y a rien.
GUS Comme les fantômes ?
GONTRAN : Voilà ! Sauf que les fantômes, même s’ils existaient, on ne pourrait pas les toucher.
GUS : Pourquoi ?
GONTRAN : Parce que … De toute façon, la question ne se pose pas, puisqu’ils n’existent pas.
GUS : Et Superman, c’est un fantôme ?
GONTRAN : Non, parce que dans ses histoires à lui, on peut le toucher. Mais il n’existe pas pour autant. Bon , attend, on va prendre le dictionnaire. Regarde Gus, un bon réflexe : si je peux t’apprendre quelque chose d’utile, c’est de te reporter au dictionnaire dès que tu auras un doute. Alors, exister… exister… voilà : « être en réalité, effectivement ». Et puis il y a des exemples… hmmm…. Mais bon ! cette définition… est très claire. Qu’est-ce qu’elle nous dit ? Etre en réalité . « Etre », c’est clair, c’est être. Je suis, tu es, nous sommes… Et « en réalité », par opposition à « dans l’imaginaire ». Et l’imaginaire c’est quoi ? C’est un monde dans lequel on ne pourra jamais aller.
GUS : On ne pourra jamais aller en Amérique ?
GONTRAN : Pourquoi l’Amérique ?
GUS : Superman, il habite en Amérique.
GONTRAN : Attend… J’ai mal pris les choses au départ et… J’ai voulu simplifier et… Le geste ! La solution est parfois dans le geste ! Donne-moi ta bande dessinée ! Regarde ! Ça , c’est Superman. J’ai envie de le rencontrer et de lui serrer la main. Comment dois-je faire ? Dois-je prendre un bateau ? Un avion ? Non, puisque il est là, juste devant moi . Il me suffit donc de rentrer dans ce livre. Alors je vais essayer de rentrer. J’essaye d’abord avec la tête : ça ne rentre pas ! J’essaye avec les pieds : pas moyen ! Hélas ! je ne pourrai jamais. Pareil pour lui : il ne peut pas sortir pour nous rejoindre. (triomphant) C’est ça ne pas exister !
(Long silence durant lequel Gus semble très impressionné, ce qui comble Gontran)
Et d’une certaine façon, je suis plus fort que Superman, puisque moi j’existe et pas lui.
(autre silence admiratif)
GUS (innocemment): Mais lui, il doit penser la même chose, puisqu’il peut pas nous serrer la main non plus.
GONTRAN : Oui, mais… oui, mais … attends… ah ! oui ! voilà , nous avons un énorme avantage sur lui : il ne peut même pas penser que nous n’existons pas, puisqu’il ne sait pas qu’on existe.
GUS : J’ai pas compris.
GONTRAN : Superman, il ne sait pas qu’on existe. Nous on le voit dans ce livre, mais lui il ne nous voit pas. Je lui fais coucou ! Il ne m’entend pas. Il continue à voler et à se bagarrer.
GUS : Tu cries peut-être pas assez fort ?
GONTRAN : (hurlant) Superman ! T’es sourd ou quoi ? (à Gus) Tu vois ? Il a pas bronché.
GUS : C’est peut-être que tu existes pas.
GONTRAN: Bon ! J’ai du travail. Va jouer maintenant.
GUS : En tout cas, mon papa il est plus fort que Superman !
GONTRAN: Voilà, c’est ce qu’il faut retenir.
(Il sort)
Scène 12 Gontran, le Reflet :
GONTRAN : Je suis l’inventeur d’une théorie originale : seul ce qui est drôle existe ! Car si je ris, j’existe. Et si je ris, c’est que quelque chose me fait rire. Donc le rire prouve non seulement mon existence mais aussi celle d’un monde autour qui me fait rire. Qu’est-ce que tu en penses ?
REFLET : Moi ça ne me fait pas rire.
GONTRAN : C’est parce que tu n’existes pas. C’est bien ce que je pensais.
Scène 13 Gontran, Mathilde :
GONTRAN : Si tu meurs, je t’apporterai des fleurs régulièrement, sur ta tombe. Toi qui te plains toujours que je ne t’en offres pas, tu devrais mourir.
MATHILDE : Tu ne trouves pas que tu es con ? Honnêtement ?
GONTRAN : Non, c’est de l’humour. Dans une pièce, ça ferait rire ce genre de réplique.
MATHILDE : Il n’y a pas de spectateurs ici. Il n’y a que toi et moi, dans cette pièce. Et tu me dis ça à moi.
GONTRAN : Oh ! Tu n ‘as pas assez d’humour. Tu manques de recul.
MATHILDE : Toi tu as tellement de recul que tu ne vois plus rien.
GONTRAN : Qu’est-ce que je ne vois plus ?
MATHILDE : Tu agis avec moi comme avec tes personnages. Tu les rends malheureux, parfois tu les fais mourir si c’est bon pour la scène. Ce n’est pas grave, ce ne sont que des personnages. (avec un emportement soudain) Mais mon malheur à moi existe. Tu comprends ça ? Je n’ai pas envie que tu foutes ma vie en l’air pour amuser des spectateurs imaginaires. Ce n’est pas une histoire : c’est ma vie, ma seule vie.
GONTRAN : Ne crie pas comme ça, tu vas réveiller Gustave.
MATHILDE : Il faut bien que je crie, sinon tu ne m’entends pas.
GONTRAN : Mais si, au contraire.
MATHILDE : Non, tu ne m’entends pas. Tu ne me voies pas. J’ai envie de te frapper, de te faire mal, pour que tu sortes de tes rêves. Et que tu voies que j’existe.
GONTRAN : (fermant la fenêtre) Mais vraiment ! Que vont penser les voisins ? Tu as l’air d’une folle.
MATHILDE : C’est toi qui me rend folle. Je n’étais pas comme ça avant.
Scène 14 Gontran, le Reflet :
REFLET : Tu es fier de toi ?
GONTRAN : Non. Pas trop. Elle a peut-être raison. Je suis peut-être stupide. C’est curieux : quand j’étais enfant tout le monde me trouvait intelligent.
REFLET : On n’a qu’à jouer aux billes.
GONTRAN : Rien de tout ça n’est vrai de toute façon. Je ne suis pas son mari, ni le père de Gustave, ni le locataire du troisième. A l’intérieur, je suis un géant, je suis un chevalier du moyen âge, je suis une comète.
REFLET : Ah bon ? Une comète aussi ? Ce doit être vrai. Parce que c’est drôle.
GONTRAN: Ecoute-moi au lieu de faire le zèbre ! Je suis l’ensemble des vies que j’aurais pu avoir. Je suis le mari de millions de femmes, le père de millions d’enfants, j’habite des millions de maisons dans des millions de pays. Cette vie, cette existence là, pourquoi voudrait-on que ce soit précisément celle-là la mienne ?
REFLET: C’est ce qu’on appelle la réalité. Y’en a qu’une.
GONTRAN : La réalité ce n’est pas la vérité. C’est dans l’imaginaire que se trouve la vérité, au milieu des chimères. Notre vérité est dans ce que nous aimerions faire, pas dans ce que nous sommes obligés de faire. Prend l’exemple d’un prisonnier : peut-on savoir qui il est d’après ce qu’il fait ? Non. Il tourne en rond dans sa cellule, c’est tout ce que nous pouvons observer. Mais s’il était libre, alors tout ce qu’il ferait nous renseignerait sur sa personnalité. La vérité nécessite la liberté. Or, nous, nous sommes prisonniers. Je ne peux pas voler, je ne peux pas parcourir les galxies, plonger dans le soleil et nager la brasse dans ses flammes. Voilà ce que je ferais si j’étais libre. Je ne peux le faire qu’en rêve. La liberté est dans le rêve. Et donc notre vraie vie aussi. Nous sommes comme des armoires livrées en kit. Toutes ficelées, sous cellophane, elles n’ont l’air de rien, d’un tas de planches. Mais il faut voir à l’intérieur du paquet, le plan, déployer tout ça, lui donner son volume et alors seulement on comprend ce que c’est qu’une armoire. La vérité est à l’intérieur. L’homme se déploie par le rêve, sinon il ne serait qu’un tas de viande et d’os.
REFLET : Objection !
GONTRAN : Oui ? Quoi ?
REFLET : Si tu étais une armoire, je devrais être une armoire à glace.
GONTRAN : Tu es complètement débile ! Et ça n’arrange rien. Je n’ose plus me regarder dans un miroir. Qui c’est qui m’a fichu un reflet pareil ?
REFLET : Tu ne devrais pas parler comme ça. Je suis ton maître spirituel.
GONTRAN : C’est nouveau.
REFLET: Non, ce n’est pas nouveau. Je suis constitué de lumière, tu dois suivre la lumière, donc tu dois me suivre.
GONTRAN : Ah ! Quand viendra-t-elle vraiment la lumière ? Ma vraie vie, ma vie rêvée.
(Sonnerie)